Du garden center à la jardinerie
Bernard Pical a été pépiniériste, président de la Confédération du commerce horticole, de l'International garden center, de Val'hor, de la Fédération nationale des métiers de la jardinerie, et directeur de garden center. Il revient sur les temps forts qui ont marqué la distribution depuis cinquante ans... et plus !
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1970 Les garden centers ont leur association : les idées se multiplient
Dès 1960, les métiers de la filière avaient affirmé leur identité en se regroupant par spécialité. En 1970, l'AFGC (Association française des garden centers) est créée. « Naît à ce moment-là une volonté de s'organiser, de parler de points précis comme le merchandising »... C'est une période où les apports d'idées et les échanges sont importants.
1975 Le conteneur exonère de la notion de saison de plantation
Au milieu des années 1970, les cultures en conteneur se généralisent et font exploser la notion de saisonnalité pour les plantations de pépinière. « Au fond, on a adapté à la pépinière les techniques de l'horticulture, en cultivant la plante dans un pot plutôt qu'en pleine terre. À l'époque, nous importions des boîtes de conserve métalliques recyclées des États-Unis ! Aujourd'hui, l'équilibre entre conteneur et plein champ a été trouvé... »
1980 L'évolution significative des concepts des magasins
Les responsables des enseignes et le réseau d'indépendants mènent d'intenses réflexions pour faire évoluer les concepts des magasins. Dans les années 1980, les coupoles de Clause représentent une innovation importante. « Cela constituait des structures lourdes, il fallait oser ! »
1985 Les jardineries montent en puissance. Les graineteries déclinent
La FNPSP (Fédération nationale des producteurs de semences et plants) et la FNGSP (Fédération nationale des graines et semences potagères), - l'aval, les distributeurs -, sont regroupées au sein de l'Unasep (Union nationale des producteurs et distributeurs de semences potagères et florales). Une fédération dans laquelle les grands semenciers de l'époque (Clause, Vilmorin, etc.) assurent un rôle essentiel de par leur vision mondiale du métier. Au départ, ils avaient du mal à entendre que les jardineries arrivaient et allaient détrôner les grainetiers qui étaient encore très présents à cette époque (1 200 répartis dans toute la France). « Nous leur avons expliqué que nous représentions alors 30 kilomètres de rayonnement rien que pour les graines potagères et florales », se souvient Bernard Pical. Mais ils ont fini par comprendre que les jardineries prendraient le dessus, et ils ont réagi en créant leurs propres magasins : les enseignes Vilmorin, Clause, Truffaut, etc. ont vu le jour.
1988 Graineteries et jardineries réunies au sein de la FNGSP
La Fédération nationale des graines et semences potagères regroupe les graineteries ainsi que les jardineries.
1991 La TVA sur les produits horticoles passe au taux plein
Le gouvernement d'Édith Cresson, Premier ministre, porte la TVA sur les produits horticoles au taux plein. De nombreuses entreprises ne s'en remettront pas. Le 28 décembre 1994, Bernard Pical et Alain Torrelli, encore président de l'Unep (Union nationale des entrepreneurs du paysage), obtiennent de Nicolas Sarkozy, ministre du Budget, un retour au taux bas de 5,5 %.
En 1991 également, la FNGSP devient FNDSJ (Fédération nationale des distributeurs spécialisés jardin). Bernard Pical en sera le président de 1992 à 2002. Son maître mot : être force de proposition, force d'ouverture et d'organisation.
1992 Les conventions collectives des jardineries sur les rails
S'engagent entre les partenaires sociaux des discussions qui aboutiront en 1994 à l'élaboration de la convention collective qui régit aujourd'hui les métiers de la jardinerie. Un dossier fondamental, suivi du dossier sécurité et d'autres, avec « toujours le souci de la concertation préalable et de l'harmonisation avec les pouvoirs publics ».
1997 L'association internationale des garden centers en France
La France prend la présidence de l'IGC (Association internationale des garden centers). Bernard Pical en sera le président et accueille le congrès mondial des jardineries en 1998. L'occasion pour les Français de faire visiter aux adhérents de l'IGC, - qui regroupe 22 pays dans le monde -, les chaînes de jardineries les plus importantes de notre pays. L'échange est fructueux en présence de plusieurs ministres de l'époque.
2000 Le commerce spécialisé affirme son identité
La FNDSJ devient FNMJ (Fédération nationale des métiers du jardin). Le but : ne plus être associé à la distribution, synonyme de commerce généraliste, mais plutôt affirmer le fait qu'une jardinerie rassemble plusieurs métiers : fleuriste, pépiniériste, horticulteur, responsable d'animalerie, etc. Les années qui suivent sont marquées par la structuration des enseignes de jardineries et le maillage de toutes les villes susceptibles de générer assez d'activité pour faire fonctionner un magasin.
2012 Les enseignes en cours de restructuration
Les jardineries abordent une série de printemps compliqués, qui préfigurent de profondes restructurations parmi lesquelles le rachat de Jardiland au mois de janvier dernier. Dans les années 1960, une jardinerie réalisait près de 80 % de son chiffre d'affaires avec des végétaux. Aujourd'hui, c'est plutôt entre 32 et 38 %, 40 % pour celles qui travaillent le mieux le végétal. Une évolution due à la diversification de ces magasins qui ont cherché à lisser la trop forte saisonnalité des ventes de végétaux et ont eu le souci d'être des lieux « vitrines » en toute saison pour tous les amateurs de jardin.
Pascal Fayolle
2. Le 28 décembre 1994, signature dans le cabinet de Nicolas Sarkozy, à l'époque ministre du Budget, de l'accord de retour de la TVA à 5,5% sur les produits horticoles. Alain Torrelli (à droite), alors président de l'Unep (Union nationale des entrepreneurs du paysage), et Bernard Pical (au centre) signent cet accord en présence du délégué au commerce.
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